Nouvelles - Pâques 2024 — Fraternités de Jérusalem - Abbaye du Mont-Saint-Michel

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Nouvelles - Pâques 2024

Courrier de Pâques 2024 - Nouvelles de nos Fraternités

Pour consulter la lettre des nouvelles avec les photos, c'est ici...

« Paix à vous... Puis, Jésus emmena les apôtres jusque vers Béthanie et levant les mains, il les bénit. »
                             Lc 24, 36-50

 

 

La paix, c’est le don de Jésus ressuscité. Cette paix promise à ses disciples lors du dernier repas, qu’il partagea avec eux. « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. » Jn 14, 27. Cette paix est un don de Dieu, la manifestation de son amour au plus intime de nos vies ; une paix appelée à être partagée ! C’est ce qui nous a conduit, le 8 mai dernier, à l’occasion de la saint Michel de Printemps, à proposer à chaque commerçant, habitant du Mont de bénir sa boutique, son restaurant, sa maison mais aussi de recevoir soi-même cette bénédiction.

Tous ont accueilli avec joie cette proposition et Monseigneur Cador, notre évêque, est ainsi passer de maison en maison en bénissant abondamment chacun, messager de cette paix et de cette joie de Jésus Ressuscité. Quelle joie pour nous tous de pouvoir partager cela avec les montois mais aussi les pèlerins et les touristes si nombreux en ce jour. Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

 

A l’image de cette magnifique journée du 8 mai, nous vous partageons notre joie d’avoir pu collaborer à plusieurs reprises ces derniers mois avec Don Pierre, recteur du sanctuaire. Ensemble, nous formulons le souhait de pouvoir mieux accueillir et accompagner le plus grand nombre mais aussi de nous soutenir fraternellement dans nos missions propres.
Ainsi, deux fois par semaine frère Théophane assure une permanence d’écoute et de confession à l’église saint Pierre.
Soeur Nathanaël et don Pierre ont déjà animé ensemble deux journées spirituelles au prieuré du Mont Saint Michel. La prochaine aura lieu le samedi 25 mai.
A plusieurs reprises, nous avons eu l’occasion de prier ensemble pendant la Semaine Sainte, et notamment de vivre la bénédiction des Rameaux et le chemin de croix. Puis il y a eu, le 1er mai, le pèlerinage des petits miquelots et de leur famille. Et, actuellement, nous travaillons nos différents sites internet en vue de mutualiser nos moyens, pour faciliter et simplifier l’accueil des pèlerins et des groupes.
Du côté de l’abbaye, le chantier de mise en lumière de l’église abbatiale se termine, après plus d’un an de travaux, Un suivi de chantier qui a demandé beaucoup de détermination et de patience à frère Victor-Marie.

Du côté de la fraternité des soeurs, voici quelques nouvelles que nous souhaitons vous partager.
Je suis arrivée au Mont Saint Michel le 14 septembre 2008, pour prendre le relais de soeur Judith. Le 31 mai, ce sera à mon tour de passer le relais à soeur Émilie qui sera donc la nouvelle prieure de la fraternité des soeurs. La plus-part d’entre vous la connaisse puisque cela fera bientôt 8 ans qu’elle a rejoint notre fraternité du Mont. C’est une étape importante pour chacune de nous, que nous avons pris le soin de préparer tout au long de cette année, en dialogue avec soeur Rosalba, notre prieure générale. Je prendrai donc mon envol en septembre. Dans un premier temps, je serai accueillie par la communauté du Puits de Jacob qui a une fondation au Togo et qui gère un hôpital. Ce sera pour moi l’occasion de me poser après ces si belles années au Mont, mais aussi de revisiter mes connaissances et de retrouver la pratique médicale pour, qui sait, reprendre peut-être un jour le chemin de l’hôpital. Comme soeur Claire prendra aussi son envol en septembre (cf la suite de la lettre), deux nouvelles soeurs rejoindront le Mont après l’été. Il s’agit de soeur Maylis qui est à Paris depuis 15 ans et de soeur Élisabeth qui se trouve dans notre fraternité de Montréal depuis 20 ans. Nous nous réjouissons beaucoup de leur venue pour ainsi poursuivre, avec nos frères cette belle mission qui nous a été confiée par Mgr Fihey alors évêque de Coutances, mais aussi avec le désir nous laisser renouveler ! « Je souhaite que ces communautés prient et soutiennent la prière de nombreux pèlerins ; au milieu des touristes, beaucoup viennent au Mont Saint Michel pour y découvrir le visage de Dieu et de sa force d’amour. Je leur demande de vivre de l’Évangile et de rayonner la joie chrétienne : nous avons avant tout besoin de témoins et la vie religieuse est en elle-même un témoignage surtout si elle s’accompagne de la joie chrétienne : une joie profonde, celle de celui ou celle qui rencontre le visage d’amour de Dieu. Je confie à ces communautés le soin d’aider et d’accompagner les chercheurs de Dieu qui se tourneront vers elles : il faut être soi-même chercheurs de Dieu pour comprendre la quête de ceux qui s’efforcent de découvrir quelque chose de ce Dieu Amour que nous révèle l’Évangile. La vie contemplative est enracinée dans cette quête. » (24 juin 2001-jour de la fondation).

Que dire au terme de ces 16 années ? J’ai beaucoup appris ! Du suivi des chantiers (le logis saint Abraham, les logis abbatiaux), aux démarches administratives (renouvellement des conventions avec l’État…), à la cuisine (j’ai été ici à bonne école !), à prendre soin d’une communauté et de la collaboration fraternelle avec nos frères, le diocèse, et depuis deux ans la communauté saint Martin, à entrer dans une histoire et y reconnaître les passages de Dieu, sa bonté, son Amour ; j’ai appris ici à patienter, et espérer...

Beaucoup ici nous disent combien nous avons la chance de vivre dans un lieu exceptionnel, d’une telle beauté et c’est vrai. Un lieu qui m’a façonnée au fil des années, mais ce qui reste pour le moi le plus marquant ce sont toutes les rencontres. La foule qui envahit le Mont régulièrement et en un rien de temps comme le mascaret, n’est pas anonyme. Toutes ces personnes accueillies pour les offices ou en retraite, tous ces visages croisés dans les ruelles du Mont ou dans les grands degrés habitent ma prière et la vivifie. Chacun me dit quelque chose de Dieu et de son Amour inconditionnel. Il y a une phrase de notre Livre de vie que j’aime tout particulièrement : « Dieu s’est fait homme pour que dans l’homme tu y découvres Dieu. En accueillant les hommes, tu rencontres donc Dieu. » Ici, j’en ai vraiment fait l’expérience, et pour tout cela je rends grâce ! Avec toute mon amitié fraternelle et ma prière. 
Soeur Claire-Annaël

 

 

Sœur Claire, qu’est-ce qui rend le Mont unique pour vous ?

C’est la question que je retiens parmi toutes celles posées par un couple de jeunes mariés, amis de nos fraternités. Le Mont, ce sont … des marches, des marches, et encore des marches, mais aussi des visages, et derrière chacun d’eux une rencontre – brève ou longue – une histoire, un petit bout de vie partagé ensemble au fil des visites ou des retraites à l’hôtellerie. C’est peut-être cela qui rend le Mont unique : cette grande diversité des rencontres faites depuis 14 ans, leur grande simplicité aussi. Et pour chacune, un jaillissement de vie et de joie réciproque, et la présence douce et forte du Dieu vivant. J’aime comparer ces rencontres à une visitation. Dans l’évangile, la rencontre entre Marie et Elisabeth provoque en chacune la venue de l’Esprit : elles chantent alors les louanges de Dieu pour ce qu’Il fait dans leur vie. Souvent j’ai pu faire cette expérience lors d’un échange avec un hôte, un visiteur ou un montois. Je rends grâce pour le travail qui m’a été confié à l’hôtellerie, depuis 12 ans maintenant : un service où j’ai souvent eu l’impression d’être aux premières loges pour contempler comment Dieu agit dans les cœurs et dans les vies. Je me suis alors retrouvée témoin de l’immense liberté que Dieu a pour rejoindre chacun sur son chemin de vie, même s’il n’a pas les mots ou les clefs pour le comprendre. Témoin aussi de la manière dont Dieu exauce les prières : les miennes et celles de ceux qui passent, parfois avec beaucoup d’humour ! Le Mont est donc pour moi un lieu où j’apprends à mieux connaître le Seigneur. C’est ici que j’ai pu faire profession perpétuelle, en la fête de la Visitation : un lieu où je me suis enracinée en Dieu, dans ma vocation, dans ma vie de femme consacrée. C’est à Strasbourg que je vais déposer mes valises en septembre : l’institut des soeurs m’a demandé de me former pour être maîtresse des novices pour la France. Je confie à votre prière cette aventure qui s’ouvre ! C’est le cœur débordant de reconnaissance, habité par tous ces visages, que je quitte le Mont. Je suis heureuse de pouvoir redonner un peu de ce que j’ai reçu en ce lieu béni !
Soeur Claire