Colloque - Espérer quoi qu'il en coûte - 28 août 2021
Voici le compte-rendu de cette journée, organisée en partenariat entre la Fondation du Mont Saint Michel et l'Institut de Formation théologique de Rennes, rédacteur du compte-rendu, en présence de Jean-Dominique Senard, président de Renault et de Monseigneur Pierre d’Ornellas.
Espérer, quoi qu’il en coûte ! Le 28 août dernier, le Prieuré du Mont-Saint-Michel accueillait Jean-Dominique Senard, Président du Conseil d’administration du Groupe Renault, pour un temps de réflexion économique de haut niveau co-organisé avec l’Institut de Formation Théologique de Rennes. Le matin, après avoir dressé le tableau de notre époque marquée par une globalisation souvent mal vécue, un profond sentiment de déclassement, la faillite des institutions et l’émergence inquiétante des populismes, le grand patron s’est essayé, le premier, à un délicat exercice d’optimisme. Pour lui, le salut de l’économie réside dans « le capitalisme responsable ». Un capitalisme qui, renvoyant dos-à-dos le capitalisme financier anglo-saxon et le capitalisme d’Etat chinois, se veut être un capitalisme du long terme, un capitalisme de valeurs, un capitalisme social, politique et délibérément européen qui repose sur la « raison d’être » de chaque entreprise et l’adhésion de la jeunesse, de plus en plus en quête de sens. L’après-midi, Mgr d’Ornellas a confronté le « tohu bohu » actuel à l’antique sagesse des moines. « Ora et labora » (prie et travaille) enseignait saint Benoît à la suite de saint Paul. Par le travail, a rappelé l’Archevêque, l’homme se laisse instruire avec admiration et gratitude par les lois qui régissent la nature en général et la nature humaine en particulier. C’est ainsi qu’une écologie intégrale, veillant au développement « de tout l’homme et de tous les hommes » (Paul VI), peut faire apparaître la valeur subjective du travail, le génie de chaque être humain et la centralité du bien commun. Mgr d’Ornellas a souligné, à la suite de Benoît XVI, que la gratuité n’est pas un à côté de l’économie mais son principe même dans la mesure où chaque travailleur se présente comme un être de don, un frère à respecter dans sa dignité fondamentale. Puis, une table ronde animée par l’économiste Yves Morvan a donné la parole à quatre acteurs locaux : une élue de terrain, Brigitte Barbier, Stéphane Gardette, avocat et responsable pour la Bretagne du mouvement des Equipes de Dirigeants Chrétiens (EDC), Gwenaël Godin, directeur de la clinique mutualiste La Sagesse de Rennes et Jean Hamon, ancien président du Conseil économique social et environnemental de Bretagne. Transmission, famille, lucidité. Tels sont les mots par lesquels se sont conclus les échanges, sous le regard de l’Archange Saint Michel représenté sur le superbe vitrail surplombant la nouvelle salle du Prieuré d’Ardevon, significativement inaugurée par ce colloque plein d’espérance.
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